Benoît tente de sauver sa copine anorexique de la mort en participant avec elle à un atelier de théâtre inspiré des rites initiatiques de la Grèce antique. La pièce s'intitule ##Mourir pour vivre## et exige des participants d'apprivoiser leur corps, leur colère, leurs pulsions, leur instinct de vengeance, de survie, etc. Ce dernier instinct est ce qui a poussé le garçon de 14 ans à fuir la déchéance de sa mère alcoolique et dépressive qui dérive depuis le suicide de son mari. Maintenant sortie d'affaires, celle-ci s'est prise en main et Benoît, jeune adulte, raconte comment il a traversé les étapes déterminantes de son chemin ardu vers l'âge adulte, dont ses premiers amours. -- La scène du suicide de son père, celle de la dépression de sa mère et de son envie d'en finir lui aussi, de ses retrouvailles avec Cécile devenue famélique portant la mort sur ses frêles épaules osseuses, sont troublantes et émouvantes. On respire mieux lorsque à la page 59, il trouve finalement une lumière au bout de son tunnel de désespoir : le théâtre. Le texte est franc et la langue est belle. On sent parfois le jeune de 20 ans un peu trop au fait de toute la psychologie qui entoure la problématique des familles dysfonctionnelles, mais on pardonne à l'auteure cette lourdeur pour apprécier l'initiative d'offrir une voix à ce survivant courageux, fougueux et intelligent. [SDM].